Crise porcine Evacuation de la chambre d'agriculture de Bretagne
RENNES, 30 janvier 2004 - Des CRS ont évacué vendredi vers 01H00 la chambre d'agriculture de Bretagne, à Rennes, occupée depuis trois jours par des dizaines d'éleveurs de porcs qui réclament des mesures permettant d'augmenter les prix, a-t-on appris auprès des manifestants.
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Les CRS ont pénétré sans brutalité dans le bâtiment vers 23H00 alors que les manifestants s'apprêtaient à passer la nuit dans un grand hall. Après un premier face-à-face durant lequel les manifestants sont restés assis cernés par les CRS, ces derniers se sont repliés vers minuit avant de revenir évacuer les lieux.
Les manifestants sont venus de de tout l'Ouest mais aussi du Nord-Pas-de-Calais, avait indiqué auparavant à l'AFP René Louail, du comité national de la Confédération paysanne. "Ils ont compris que les décisions prises en Bretagne avaient une portée nationale", a-t-il expliqué. Pour faire remonter les prix, le syndicat veut obtenir du Comité régional porcin de Bretagne une baisse de 5 kg du poids des carcasses de porc sortant de l'abattoir.
Le prix du porc payé au producteur a battu un record de faiblesse à 0,852 euro le kilo le 11 décembre et reste depuis sous la barre des 0,90 euros. "C'est le comité régional porcin de Bretagne, tenu par les gros producteurs de la région, qui décide de la politique porcine en France", selon M. Louail.
L'intervention de la police à la maison de l'agriculture de Bretagne s'est produite quelques heures après l'annonce par le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard d'un plan d'action pour aider à la modernisation de la filière porcine française en crise. Une somme globale de 15 millions d'euros -dont près de la moitié pour faciliter la reconversion ou le départ en préretraite d'éleveurs- a été annoncée après une table ronde réunissant au ministère l'ensemble de la filière et des syndicats agricoles.
L'annonce, qui fait suite au rapport de Jean-Louis Porry sur "l'avenir de la filière porcine française" remis le 6 janvier au ministre de l'Agriculture, a soulevé la colère d'un militant de la Confédération paysanne.
"Ce plan est catastrophique et effroyable. C'est un plan de restructuration qui va impliquer des pertes d'emplois. On demandait un désendettement des paysans, ils nous proposent un plan de déménagement", s'est indigné M. Louail. "La police vient de nous déménager de la Chambre d'agriculture, c'est symbolique", a-t-il ajouté.
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